Astrologie, science de la divination ?

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by Jérôme Morel

Les premières peuplades pastorales furent probablement les premières à reconnaître l’influence des étoiles et des planètes sur les choses et les êtres. Les Chaldéens, habitants de l’actuel Irak, en seraient les précurseurs.

Pour l’astrologie, « à la seconde précise ou un être naît, cet être se trouve influencé par les aspects sidéraux du moment ; soit qu’il appartienne au règne minéral, végétal ou humain. »

S’il existe un ordre dans l’univers et que des lois physiques déterminent l’ensemble des phénomènes terrestres, comment ne pas envisager que les influx cosmiques de nature plus subtile agissent sur les êtres animés ?

Mais, si l’astrologie n’est plus, aujourd’hui, reconnue comme une science, est-elle, pour autant, un art divinatoire ? Sous l’influence récente de la psychanalyse et de la psychologie, cette science de la divination semble s’être davantage orientée vers la connaissance de soi.

Qu’est-ce que l’astrologie ?

Le terme astrologie vient du grec « astron » (astres, étoile) et « logos », (parole discours). L’astrologie désigne donc le « discours des astres ».

Trois courants de pensée ont cherché à définir ce langage des astres vis à vis de l’homme :

  • Un premier courant évoque une influence directe des astres sur la destinée des hommes à titre individuel et sur le plan collectif,
  • Un second pense que les planètes ne nous dirigent pas, mais impulsent un rythme cosmique dans lequel le rythme biologique de l’homme prend sa place,
  • Enfin, la vision symbolique de l’astrologie en fait une projection de l’inconscient psychique de l’homme pour l’aider à donner du sens à sa vie.

Malgré le passage des millénaires, l’astrologie reste ancrée dans notre culture occidentale, tel un héritage des générations passées. En effet, l’astrologie, en tant qu’art divinatoire, a une place à part dans le cœur de l’homme, qu’il la consulte ou qu’il la rejette.

Les origines de l’astrologie, entre science et divination

Tout démarre avec l’observation et l’étude des astres. Ainsi, au fil des découvertes astronomiques, les savants élaborent des théories pour faire des prédictions et sonder l’avenir.

La Grèce Antique

Dans la Grèce antique, le savant Ptolémée pose les bases de la conception du cosmos de l’époque. Il expose la théorie d’un système géocentrique du monde avec la Terre, immobile, en son centre. S’intéressant aussi à l’astrologie, dans son traité « Tetrabiblos », il y explique déjà les effets des 7 planètes et l’interprétation de la carte du ciel au moment de la naissance. Ses conceptions ont prévalu dans le monde savant jusqu’au 16è siècle.

Sphère du pouvoir et astrologie

Les souverains sont probablement les premiers utilisateurs de l’astrologie. Empereurs, rois et reines ont largement fait appel aux conseils des devins et aux prédictions de l’astrologie pour gouverner.

Ainsi, l’astrologie mondiale (« astrologie naturelle ») traite du développement de chaque État, des risques de guerre, de prospérité ou de crise, d’épidémies…

Ensuite, les prédictions individuelles plus connues sous le nom d’« astrologie judiciaire » sont apparues. Dans la pratique populaire, nombreux étaient ceux qui utilisaient les éphémérides astronomiques pour régler leurs affaires courantes (plantation, récoltes…). Les connaissance astrologiques avaient également des application en médecine.

Suivant les époques, les astrologues furent encensés ou chassés. Les querelles concernant l’astrologie n’ont jamais cessé concernant la question cruciale du libre arbitre.

Très tôt, le catéchisme de l’église catholique condamne les pratiques divinatoires. L’église réfute l’idée du « destin » écrit et auquel l’homme serait soumis. En 1327, l’astrologue italien Francesco Stabili, dit Cecco d’Ascoli, est condamné et brûlé à Florence pour hérésie.

La Renaissance ou l’âge d’or de l’astrologie

La Renaissance est l’âge d’or de l’astrologie. L’apogée de l’astrologie se situe entre 1450 et 1650. C’est une période où les universités européennes enseignent l’astrologie.

L’un des plus célèbres astrologues, dont la popularité est encore forte au 21è siècle, s’appelle Michel de Notre-Dame dit Nostradamus. Né en France, Nostradamus y vécut entre 1503 et 1566. Il a rassemblé ses prophéties dans un livre dénommé « Les Centuries ».

La destruction de l’ordre médiéval

Au cours du 17è siècle, l’astrologie perd de son prestige avec les nombreuses découvertes scientifiques. Copernic démontre que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse. Puis, la découverte de nouvelles planètes dans le ciel vient définitivement détruire l’ordre médiéval premier.

Considérée comme trompeuse, de nombreux philosophes prennent position contre elle : l’anglais Hobbes, l’allemand Leibniz et le français Descartes.

Au siècle des Lumières, l’astrologie est décriée et considérée comme superstition et folie humaine. A partir de 1710, la publication des éphémérides est arrêtée. En 1835, en Allemagne, la discipline n’est plus enseignée puisque la dernière chaire d’astrologie est fermée.

L’astrologie se marginalise alors. Une séparation s’effectue entre les croyances scientifiques modernes basées sur l’expérimentation et la pensée traditionnelle métaphysique ou spirituelle.

Une perpétuelle réinvention

Depuis le 20è siècle, l’astrologie connaît un nouvel engouement. On la consulte surtout dans une visée de connaissance de soi et d’exploration de son inconscient. Tandis que l’astro-psychanalyse ouvre des voies d’exploration à l’inconscient, l’astro-psychologie apporte des indications sur les prédispositions de l’individu, ses aptitudes.

Enfin, l’astrologie permet de mieux comprendre des phénomène humains à grande échelle.

L’astrologie est-elle une science ?

Le commencement de toutes les sciences, c’est l’étonnement de ce que les choses sont ce qu’elles sont.

Aristote

Une base scientifique est souvent associée à l’astrologie. En effet, dans l’antiquité, l’astrologie et l’astronomie se confondaient. En outre, cette discipline était réservée aux savants, le plus souvent, des hommes d’église.

Le mot « astrologie » a longtemps été usité, à la place d’astronomie, pour signifier la « science des astres ». L’élaboration d’une carte du ciel à la naissance repose sur des éléments objectifs de position des planètes dans le ciel en un lieu et à une heure donnée. Les horoscope sont ainsi élaborés à partir des données calculées par les astronomes.

Cependant, une large partie des scientifiques contemporains contestent toujours l’astrologie. Pour eux, l’interprétation du ciel par les astrologues ne correspond pas à la « réalité physique de l’univers ».

L’astrologie se fonde sur les principes d’analogie et de correspondances. En Occident, les philosophes stoïciens seraient ainsi à l’origine de cette correspondance entre le microcosme, le monde l’Homme et le macrocosme ou monde céleste.

Le vocabulaire de l’astrologie emprunte largement aux mythes et aux divinités. Ce bagage culturel hérité du monde gréco-romain repose sur cette cosmologie et les mythes qui en découlent.

L’astrologie, un art de la divination ?

La volonté de l’homme décide, mais l’astrologie peut indiquer le chemin.

Caroll Righter

A son origine, l’astrologie se confond avec les phénomènes météorologiques et l’astronomie. Les premiers observateurs pensaient que tout phénomène inquiétant du ciel devait se répercuter sur terre sous forme d’un événement contrariant. D’où ce besoin pressant d’anticiper le futur pour mieux y faire face.

La divination permet de lire les signes pour découvrir l’avenir. Suivant les courants de pensée, la divination a sa source dans l’inspiration divine ou au moyen d’un art ou d’une science.

Aussi, pour les astrologues, les étoiles portent en elles les réponses aux questions de notre avenir. Toute vie sur terre est liée aux forces cosmiques de l’univers.

Toutefois, la majorité des astrologues considèrent que l’astrologie n’est pas un procédé divinatoire pouvant prédire l’avenir de homme dans tous ses détails.

L’astrologie actuelle a, surtout, pour vocation d’aider l’homme à mieux se connaître et à naviguer dans sa vie. L’astrologie s’oriente ainsi dans les arcanes de l’inconscient humain pour l’aider dans sa connaissance de lui-même. Un thème individuel permet donc de déceler les lignes de force d’un tempérament et la façon dont la personne va se projeter dans la vie. Le grand art de l’astrologie consiste alors à sélectionner et à combiner correctement les informations délivrées.

Au cœur de toute forme de divination, il convient toujours de respecter son aspect éducatif et spirituel tout en gardant son sens critique.


Jérôme Morel, voyant et médium pur

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Sources :

  • Astrologie populaire, de Ely Star 
  • L’astrologie pratique : un guide complet pour tous les signes du zodiaque,de Wolfgang Reinicke
  • Secrets et techniques de l’astrologie, de Paul Colombet
  • France Inter : Astrologie, deux astrophysiciens ont décidé de prendre le sujet très au sérieux publié le 8 janvier 2019
  • Sciences et avenir : astrologie et astronomie la science face aux croyances, publié en août 2015
  • La Croix – Croire : Peut-on être chrétien et croire à l’astrologie ? publié en janvier 2017